Fanzine

Qui se sent morveux se mouche

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Après la rubrique « Etats des lieux » parue dans le dernier zine, qui traitait de la formidable relation entre dirigeants du club et supporters (vraiment on sent que le courant passe !), en voici une autre que l’on aurait pu intituler « Etats d’âme ». En effet, vu l’article « Un suppo et au lit » (parue également ans le dernier zine) et d’après les récentes discussions qui animent les réunions du bureau à propos des UB90, il apparaîtrait pour certaines personnes que notre groupe cherche un second souffle. Qu’en est-il réellement ? Traversons-nous vraiment une crise ou avons simplement la gueule de bois au lendemain d’une très bonne saison ?

A priori, si l’on compare l’évolution générale entre la dernière saison et la première moitié de ce championnat, il est vrai que l’on est bien en - dessous de nos prestations passées. Mais le contexte est totalement différent. Effectivement, à la même époque, on avait fait, et avec pas mal d’UB90 à chaque fois, de bons déplacement comme Nantes par exemple, mais aussi et surtout Caen, où ce fut le délire total. C’était l’occasion pour le groupe de se souder. A la Meinau, les fins de match se passaient toujours au local, qu’on avait aménagé pour la circonstance et tous s’y entassaient pour discuter, écouter de la musique, boire et même manger. C’était notre repère et parfois on avait hâte que le match se termine pour pouvoir enfin s’y réfugier. C’était le lieu essentiel de la vie du groupe (Ah nostalgie, quand tu nous tiens ...), par ailleurs, l’équipe marchait bien, ce qui alimentait l’enthousiasme général. Cette année, reconnaissons-le, c’est moins délire. Les déplacements, pour le moment en tout cas, ont été marginaux et effectués en petit nombre. Y a- t-il une explication ? Les résultats de l’équipe sont plutôt faibles, surtout à l’extérieur (c’est un euphémisme, en fait ils sont médiocres, voire exécrables !), mais pour des Ultras, ce ne peut être une cause raisonnable de démotivation. On a déjà été refusé dans plusieurs stades, ce qui n’arrange pas les choses pour délirer (vous vous voyez faire un rugby avec un artichaut chez Fred, ou mettre le feu sur le parking de la station-service du Auchan ??). Par ailleurs, il y a eu deux déplacements européens, toujours un mardi, assez coûteux, et il s’en profile un troisième (NDC : voire un quatrième à l’heure où ces lignes sont écrites). On peut donc comprendre que certains, pour des raisons économiques, choisissent d’aller à Glasgow ou Liverpool plutôt que de se rendre au Havre ou à Châteauroux. Entre le stade Gaston Petit (qui porte bien son nom) et Ibrox Park ou Anfield Road, faut reconnaître qu’il n’y a pas photo. De plus, il ne faut pas oublier que de nombreux matchs se jouent désormais en semaine (merci la Ligue, ta coupe on la garde, mais toi tu nous fais chier) ce qui explique que là encore, vu les résultats, il est difficile de réunir beaucoup d’UB90 prêts à migrer. Sans vouloir jouer les trouble-fête, il y a de fortes chances que le groupe se remobilise pour les déplacements, la baisse de régime semble donc due à ces facteurs (coupe d’Europe + match en semaine + stades qui nous refusent). Mais la manifestation la plus probante de démobilisation se produit quand même à mon sens les soirs de match. En effet, privés de local, il nous reste peu de solutions : faire la chenille dans la tribune (comme à Montpellier) jusqu'à que les lumières s’éteignent (au moins, ça réchaufferai !!), aller boire un pot en ville (alors, il faut un bar vide, pas cher et avec un barman patient pour pouvoir nous supporter), taper le ballon sur le parking du stade (pas top surtout quand ça pèle), squatter chez quelqu’un ou tout bonnement rentrer chez soi. En fait, Fred a trouvé une solution temporaire en mettant une salle de foot à la disposition du groupe. L’avantage, c’est que ça permet aux Ultras Bourrins de se défouler (je ne vise personne en particulier), et ça permet d’occuper une vingtaine d’affamés du ballon, mais ça ne résout pas tout. En effet, comme c’est loin qu’il faut y aller en voiture, on perd toutes les personnes qui profitaient du fait que le local était situé sous la tribune pour y passer. A présent, il faut savoir si on va avec les footeux ou non, mais il n’y a rien d’autre. Par ailleurs, tous ceux qui viennent n’ont pas forcément envie de jouer (ex : les filles) (NDC : pourtant cela permettrait de compléter les équipes) ou ne peuvent pas; en outre, il n’y a pas à boire et à manger, et on est installé moins confortablement que l’an dernier au local. Bref, il y a des mécontents, dont moi, mais vu l’état des choses, et à défaut de trouver mieux, il semble normal de continuer ainsi puisqu’une bonne partie des « fidèles » sont là et satisfaits de la formule. Ce n’est en cédant à la démotivation qu’on va arranger la situation. Il ne faut pas que la pompe s’arrête, et ainsi, tant qu’on n’a pas de local, il faut essayer de rester les plus nombreux possibles. Il a été question, au cours des dernières réunions d’aménager pour la soirée une des pièces jouxtant la salle de foot, et chacun pourrait faire un effort pour améliorer l’ambiance en apportant par exemple une bricole à manger ou à boire.

OK, en ce moment on galère un peu, mais il ne faut pas se laisser abattre. Dénoncer la « démarche incestueuse » (je n’ai toujours pas compris le rapport) est un fait, mais si on en est conscient, il faut réagir. Après la pluie vient le beau temps (après Châteauroux est bien venu Liverpool ...). Les choses s’arrangeront rapidement si on trouve un local, et même si l’ambiance en général est liée à l’importance de la ville où l’on se rend, il faut tout de même se dire que les grosses équipes ont toutes été jouées à la maison. Même si les plus gros délires de la saison passée ont été à Caen et au Havre, il y a quand même Nantes, Paris et Bordeaux qui se profilent à l’horizon. Toujours sans vouloir jouer les oiseaux de mauvaise augure, il y a de fortes chances qu’on soit sevré de compétitions européennes à cette époque (NDC : article écrit avant le match RCS/Inter), et on ne va quand même pas rester cloîtré toute la saison à la Meinau.
En conclusion, l’effort doit venir de chacun, tout en sachant que notre mauvaise passe, liée à la conjoncture, est temporaire, et il faut se dire que tous les facteurs ne seront bientôt plus réunis. Non, le groupe n’agonise pas !!! Il subit, mais il ne rompt pas (NDC : comme le roseau dans les rizières des lacs des hauts plateaux de Chine). Pour preuve, les nouveaux gadgets en préparation (ah oui ?). Pour preuve encore le développement sur Internet. Pour preuve enfin les futurs déplacements (le 24 janvier, tous les UB90 seront à Bordeaux) (NDC : utopique mais réalisable. Alors tout le monde se bouge le cul. On prend congé, on sèche, on joue au loto, au casino, on fait n’importe quoi mais on trouve du temps et de l’argent pour se rendre à Bordeaux). La crise est dans la tête, pas sur le terrain.
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