Kaos on the road : Sochaux
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C’est par une glaciale après-midi de novembre, qu’un contingent fort d’une centaine de strasbourgeois se décide de prendre la route direction Sochaux. Sochaux : son usine Peugeot, son usine Peugeot et son usine Peugeot.... ah si j’allais oublier son musée Peugeot.
N’ayant pas eu de problème depuis le début de saison avec le CCS, la bonne trentaine d’UB90 décide de partir avec le convoi officiel du CCS pour la modique somme de 100 balles, billet de match compris (portefeuille quand tu nous tiens). Après le légendaire retard au départ qui excéda pourtant la demi-heure traditionnelle, nous prenons la route croyant que le voyage serait bref. Malheureusement pour nous, le chauffeur qui nous avait été gentiment prêté par la compagnie de bus faisait passer le pauvre Paul Belmondo pour un fou du volant. Avec des pointes à 80 km/h, la plupart des gens à bord prenaient peur, tellement nous avalions la route à vive allure. A cela on rajoutera les arrêts dans tous les bleds du coin pour faire monter toutes sortes d’individus. L’ambiance, elle, est au beau fixe. Le poste radio au fond du bus crache tout ce qu’il peut (NDC : malheureusement, il peut plus grand-chose le pauvre) et les quelques canettes passées malgré la fouille par les stewards sont vite descendues. En effet, la nouvelle mode est le sans alcool dans les déplacements du CCS, chose que l’on ne peut que déplorer et contourner tout comme les torches dans les stades. Un arrêt à une station Total permettra de refaire le plein, mais nous en reparlerons plus tard. Bref, nous arrivons à Sochaux après 3h30 de route ce qui constitue un record. Une dernière attente pour avoir les billets et nous nous rendons au stade en cortège escorté par des CRS.
La fouille se passe très bien au niveau des torches par contre tous les drapeaux et étendards sont refusés à cause des mats en PVC d’un diamètre de 1cm. Motif : c’est interdit par la loi, ce qui est vrai. Après plus de vingt minutes de négociations, nous n’arriverons pas à faire plier le service de sécurité. Ecoeurés nous rangeons ce matos. La bâche domicile est fièrement apposée au bas du secteur visiteur (situé à 15 mètres des supporters sochaliens) et la banderole VG (Vieille Garde) fait sa première apparition officielle.
L’entrée des équipes sur le terrain est saluée par l’allumage de sept torches dans le secteur visiteur, ce qui offre un rendu toujours sympathique sur les photos. A noter également un superbe chlorate avec un nuage en forme de champignons atomique de 6 à 8 mètres de haut. Les sièges tout neufs de la tribune commencèrent à brûler à cause de tous ces artifices pyrotechnique et les stewards sochaliens essayeront d’éteindre les débuts d’incendie avec des seaux d’eau (NDC : c’est cela le progrès).Le contingent initial de strasbourgeois (100 personnes) s’est confortablement renforcés par des bus venus indépendamment du club et par des voitures particulières, si bien que le secteur visiteur est plein et que les 700 places octroyés aux strasbourgeois ont trouvées preneur. L’ambiance est dès lors uniquement strasbourgeoise bien qu’elle n’atteigne rarement des sommets. Les supporters sochaliens (Joyriders en tête) ont bien du mal à réveiller leur tribune et le chant « On est chez nous », repris à mainte reprise par les strasbourgeois, était on ne peut plus approprié. La première mi-temps est sans intérêt au contraire de la mi-temps elle-même.
En effet, le secteur visiteur jouxtant les supporters sochaliens, quelques quolibets sont échangés. Un premier noyau de strasbourgeois (UB90, Meinau Boys, supporters de Karlsruhe) commence à secouer violemment la grille de séparation. Tout le groupe (unité dans la tourmente c’est cela aussi un groupe Ultra) participe dès lors au petit intermède « sportif ». Pendant un moment une dizaine de strasbourgeois essaieront d’escalader la grille pour pouvoir en découdre avec les sochaliens mais ils en seront empêcher par les stewards qui s’interposeront. Puis les strasbourgeois présents (une bonne soixantaine) feront plusieurs charges pour essayer de briser la grille faisant au passage un peu de dégâts sur les stewards toujours en interposition. L’arrivée des CRS et l’arrestation d’un Blue Pirate calmeront les esprits. La grille qui était toute neuve à notre arrivé dans la tribune était à notre départ dans un état lamentable et toute proche de la cassure.
Le match reprend et Arpinon délivre enfin le Racing. Le but est salué par un super pogo et par une nouvelle flambée de torche : cinq au total. Par la suite le match sombre dans le grand gignolesque, puisqu'avec deux joueurs en moins Sochaux parvient à égaliser. Les sochaliens de l’étage supérieur en profite pour nous jeter divers projectiles (fruits et morceaux de métal) ce qui contribuera à une ambiance houleuse en fin de match. Le match est fini et les joueurs passent devant nous (10 mètres à peine) et ils sont hués par les strasbourgeois pour une prestation si amorphe et si médiocre. Nous sortons paisiblement de la tribune que nous laissons dans un état assez triste et nous reprenons la route de la capitale alsacienne.
Le retour est assez calme, sauf pour le traditionnel arrêt à la station Total. Juste avant les fêtes certains profitèrent des promotions (tout était gratuit) sur les articles comme les livres et les jouets pour faire leurs cadeaux. Le reste des gens profitèrent pour faire leurs courses en toutes sortes de denrées alimentaires possibles et inimaginables. Un des plus gros pillage jamais vu avec celui du déplacement au Milan AC. Nous arrivons à Strasbourg après un retour à peine plus rapide que l’aller.
Quand on dresse le bilan du déplacement nous somme tout de même amer. En effet nous nous sommes vu interdire l’entrée de nos drapeaux et étendards dans le stade alors que l’on a pu apercevoir dans la tribune un énorme drapeau avec un manche d’un diamètre de cinq centimètres, ce qui nous laisse penser qu’il y a vraiment deux poids deux mesures. De plus, suite aux incidents, deux personnes du groupe ont été interdites de déplacement avec le CCS. Dont une pour insulte (« Ferme ta gueule ») envers M. Schlenker monsieur-sécurité du Racing. Une autre personne a été interdite de déplacement après l’épisode de la station service au retour. Tout cela c’est fait par dénonciation. C’est pourquoi il a été décidé que les déplacements avec le CCS doivent rester le dernier moyen pour se déplacer quand tout les autres moyen sont impossibles. Par exemple le déplacement à Lens c’est effectué en mini-bus alors que le CCS est partit de son côté dans un bus à moitié vide. Pour le côté positif on notera tout de même l’ambiance et la mobilisation, les fumigènes et la solidarité lors de l’épisode de la mi-temps. |
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