Kritik : Football Factory
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En ce moment les livres ayant pour thème les supporters de football n’arrêtent pas de paraître. Voici une adaptation française d’un roman anglais écrit par John King ancien rédacteur d’un fanzine punk fervent supporter de football. Ce livre est le premier volet d’une trilogie qui s’est très bien vendue dans le royaume unis. Ce livre s’appelle « Football Factory » et il est édité en format poche aux éditions « J’ai Lu ».
Ce roman raconte la vie d’un supporter hooligan du club anglais de Chelsea. Ici est abordé évidemment la vie au stade mais également la vie de ses hooligans de la classe ouvrière britannique. Je daterais les faits se déroulant dans le roman au début voire au milieu des années 90. Nous faisons immersion au sein d’une bande de supporters vieux pour la plupart d’une trentaine d’année et supportant Chelsea et l’équipe d’Angleterre depuis plus de 20 ans. Le livre est découpé en petits chapitres racontant soit un match (domicile et extérieur), soit la vie des ses supporters en dehors des stades. Leurs vies peuvent se résumer à 3 mots : foot, pub et sexe. En effet, le week-end est exclusivement consacré au football mais le reste de la semaine, les soirées au pub et les aventures sans lendemain sont le pain quotidien. Le langage est cru, direct, machiste voire raciste mais cela représente tout de même bien la mentalité du peuplement des tribunes anglaises (en tout cas dans la période concernée).
Les bastons qui ont lieu dans le roman ont lieu exclusivement à Londres contre West Ham, Tottenham et surtout Millwall. C’est bien écrit et assez réaliste : la peur des flics et des caméras, les déplacements en métro et surtout l’excitation qui gagne la bande quand elle arrive en territoires ennemis. Par contre les explications de ces violences sont rares et peu précise. Les hooligans sont violents parce qu’ils aiment cela et l’adrénaline est leur drogue à eux, voilà à peu près le type d’explication à laquelle on a droit.
Une partie du livre est consacré aux déplacements de certains anglais à l’étranger pour suivre l’équipe nationale. On n'y apprend pas grand-chose notamment sur la particularité des supporters anglais qui se mélangent pour soutenir l’équipe du pays mais qui, une semaine après, sont prêt à d’étriper quand leurs clubs respectifs se rencontrent. Ce passage est le moins intéressant.
Il reste une peinture sociale édifiante de l’Angleterre et de Londres en particulier au début des années 90. Des quartiers ghettos et des bandes qui s’affrontent pour l’honneur d’un club ou d’une nation. Un point commun nous relie cependant, c’est l’amour de nos clubs et du football car quoi que l’ont en dise, ils aiment le football. Pour illustrer cela, je terminerais mon article par une citation du livre. C’est une pensée du héros qui est un hooligan, et pourtant je la partage comme je l’espère un bon nombre de supporters Ultra. Comme quoi ...
« Les chaînes de télé n’accordent aucune importance aux supporters, mais sans le bruit, sans le mouvement des spectateurs, le foot, ce ne serait rien. C’est une histoire de passion. Ils ne pourront jamais rien contre ça. Sans la passion, le football est mort. Reste vingt-deux mecs adultes en train de courir après un ballon sur un bout de gazon. C’est assez con, franchement. Ce sont les gens qui en font une fête. Ils s’échauffent, et tout décolle. Quand tu as une passion, n’importe laquelle, elle déborde. C’est parfois ce qui arrive, avec le foot. Enfin, pour moi, c’est comme ça. Tout est lié. C’est la même chose dont il s’agit. Ils ne peuvent pas séparer le football de ce qui se passe à l’extérieur. Ils peuvent te forcer à te tenir à carreau, sous l’œil des caméras de surveillance, mais quand tu t’éloignes un peu, l’illusion finit, et c’est la vie qui prend le relais ». |
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