Fanzine

Kaos on the road : Bordeaux

Retour au fanzine

Tout s’annonçait pour le mieux pour ce déplacement. Une équipe qui retrouve la victoire au bout de quatre mois, un Kop qui réussit son déménagement lors du même match (NDC : RCS/Auxerre) et un bus plein pour aller à Bordeaux. On devrait dire seulement un bus ! En effet, le CCS avait cru bon refuser 30 personnes pendant la semaine. Deux bus, cela aurait eu quand même fière allure non ?

Tout commençait bien disais-je même pour les Ultras. Pour chercher le matos même pas la peine d’escalader les grilles du stade comme le découvrit Fred en tombant sur une porte ouverte en essayant d’escalader justement. Fou rire total avec les larmes aux yeux. Tout commençait bien jusqu’à ce que .....

Jusqu’à que les chauffeurs de Striebig et notamment un certain Pedro interdisent aux deux Blue Pirates présents de partir à Bordeaux. Explication ? Lors du déplacement à Auxerre en début de saison, un bus du CCS remplit par de nombreux Blue Pirates à subit des détériorations (notamment de la gerbe) et personne n’avait voulu nettoyer. Le chauffeur c’était même arrêté à Erstein refusant de continuer mais rien n’y fallut et Striebig resta très fâché envers les Blue Pirates. Toujours est-il que le chauffeur pour Bordeaux a donc reconnu deux Pirates, à qui, il à fait comprendre qu’ils étaient indésirables. Conclusion ? Les deux pirates se débarquent eux-mêmes (un peu aidé faut le dire) et quatre supporters les suivent par solidarité. Nous nous posons la question, si cela faut la peine de continuer. Le constat est que le Racing est plus important que tout, et que notre soutient est impératif, pas question de rater le déplacement. Celui-ci se poursuit nettement moins bien déjà. Nous partons avec bien plus que la traditionnelle demi-heure de retard.

L’ambiance est assez tendue et les insultes fusent de notre part notamment à l’encontre des chauffeurs et des membres du CCS. Là-dessus vient le summum avec une charte des déplacements rédigée par Blum. Ce sont les consignes de sécurité à respecter pour les personnes qui partent avec le CCS. Ces consignes sont non seulement débiles pour la plupart, mais en plus le fait d’obliger les gens à signer ce genre de papier est purement et simplement illégal. Même les plus connu du CCS ne signe pas le papier qui finira par être déchiré par tous les Ultras et ignoré par le reste du bus.

Les chauffeurs non seulement étaient très cons mais en plus ils roulaient comme des tortues. Il faut dire que nous avons pris les nationales jusqu’à Orléans ce qui est plutôt long vous en conviendrez. L’ambiance est mauvaise dans le bus. A l’arrière la quinzaine d’Ultras avec sa musique et ses délires . A l’avant les membres du CCS avec leur musique et leurs délires. Les boissons consommées ne sont pas les mêmes et les vidéos pour passer le temps non plus. Après avoir subit durant quatre heures la redif des matchs s’étant déroulés la veille nous subissons un téléfilm ringard concernant la mafia. Trop c’est trop. Nous essayerons bien de passer à autre chose avec Orange Mécanique en hommage à Stanley Kubrick disparu la semaine précédente, mais visiblement le fossé est trop grand entre nos deux mondes. Pour la musique que dire ? Vous connaissez peut être la célèbre chanson sur le Racing datant d’il y a pas mal de temps qui commence ainsi : « en Alsace, on a la classe, ceux de la Meinau, c’est les plus beaux ». Imaginez alors que la chanson est enregistrée en boucle sur une cassette et que la cassette passe en boucle, l’horreur !! Notre vieux poste n’arrive malheureusement plus à cracher assez de décibels pour combattre cette agression sonore et on se dit que ce déplacement est de moins en moins bien. L’alcool fit des ravages dans les rangs Ultras. On notera le décès de Virgile assez tôt dans la journée puis celui de Christophe un peu plus tard. On assista ensuite au miracle de la résurrection de ces deux-là mais dans le sens inverse. Alléluia les Ultras sont parmi nous. Olivier résistera jusqu’au bout malgré la quantité astronomique de Pastis ingurgitée.

A midi, on profite de la pause casse-croûte pour se taper un petit foot. Très bel amorti de l’œil par Jérome qui termina le reste du déplacement avec un énorme cocard. Pendant ce foot, Christophe enfin remis de sa nuit alcoolique, en profitera pour faire son entrée dans la section vas nu pied, en déchirant complètement sa godasse sur le bitume du parking. Le reste du voyage aller est très long et se termine même par un arrêt de près de deux heures près de Bordeaux car nous étions trop en avance. Alors pourquoi partir si tôt ? Bonne question qu’il faudrait poser aux responsables CCS du déplacement.

L’arrivée à Bordeaux se fait tranquillement sur les coups des 18h30. Nous sommes accueillis par un service d’ordre nombreux et toujours assez sympa tout comme lors du dernier déplacement. La fouille est très sévère (NDC : la meilleure fouille que je n’ai jamais subit) mais aucun problème n’est à signaler (les mats de drapeaux sont passés). Une quarantaine de Bordelais nous accueillent également au son de « Géronimo contre tous les fachos », c’est dire la réputation des supporters strasbourgeois. Nous faisons légèrement peine avec nos quinze Ultras et nos 25 bouffons face à ce petit comité. Nous pénétrons dans le stade et pour une fois, nous avons droit à la tribune visiteur mais en hauteur. La vue sera bien meilleure et pour le bachâge c’est l’idéal. Dans le stade nous serons rejoint par une bonne dizaine de supporters strasbourgeois du crû ou venu par leurs propres moyens. De plus 1 « expulsé » du bus et trois « solidaires » ont fait le déplacement en bagnole et prennent place à coté de nous. Après quelques photos, c’est l'heure du tifo. Les Bordelais visiblement énervés par les forces de l’ordre et la fouille, font un tifo contestation. Ils crâment à peu près 25 torches et tendent une banderole en deux parties : « Les fumigènes font partie du spectacle n’en déplaise à certain ». Enfin un truc approchant parce que les Bordelais on très mal tendu leur jeu de banderoles si bien que l’on n’a pas pu tout voir. De plus les fumis devant les banderoles c’est pas super malin. De notre coté, nous sortons notre dizaine de drapeaux et étendards.

Côté ambiance les Bordelais réaliserons une partie moyenne. En effet, quand ils veulent chanter cela donne un très bon résultat, malheureusement, ils ne veulent pas très souvent. Si bien, que de long moment de silence apparaîtront au cours des deux mi-temps. Certains effets visuels rendent particulièrement bien dans leur tribune, ce qui ne fait encore qu’aviver les regrets quant à la qualité globale du spectacle proposé. Résultats plutôt mitigés en quelque sorte. De notre côté, nous avons chanté durant 90 minutes sans interruption ce qui est une bonne chose vu le nombre. Nous avions exhorté le CCS à chanter pendant le match et non pas dans le bus lors du voyage aller comme à leur habitude. Après deux ou trois gueulantes lors du match, cela à plutôt bien suivi. Mais en général, nous ne pouvions évidemment pas rivaliser avec les Bordelais. Leurs silences restant les seuls moments où nous pouvions nous faire entendre de nos joueurs.

Les joueurs parlons-en. Ils ont fait un match pas mal du tout pour une fois, malgré la défaite. On regrette tout de même les occasions manquées qui était pour une fois étaient, elle aussi, très flagrantes. Les joueurs sont venus nous saluer lors de l’échauffement et à la fin du match malgré la défaite, ce qui tout à leur honneur.

Nous pensions que la fin de match pourrait être houleuse mais il n’en fut rien. Peut être est-ce que nous leur avions fait tellement pitié qu’ils ne sont pas venus, en tout cas pas plus d’une vingtaine d’Ultras Bordelais nous attendaient à la sortie. Il y eu juste échange de deux ou trois quolibets sans plus, la police veillant au grain. Après une tentative avortée de tagage des murs avoisinant notre bus (NDC : Virgile, les pochoirs c’est bien, la bombe de peinture aussi, mais il faut un bouchon diffuseur sur la bombe parce que sinon ...) nous reprenons la route. Au passage on « remercie » encore les membres du CCS qui ne voulait pas raccompagner en bus les 4 supporters strasbourgeois venus en voiture après avoir été « écartés » du déplacement. Le conducteur a été escorté jusqu’à son véhicule par la police au milieu des Bordelais, puis a vite récupéré ses trois acolytes. Sacré CCS, il est vraiment très fort quand il fait rimer solidarité avec méchanceté.

Le retour sur Strasbourg se fera presque aussi lentement que l’aller malgré les pauses moins fréquentes, cherchez l’erreur !!! Nous avons eu droit encore à un super film pour nous endormir, mais cela n’eu pas d’effet sur quelques Ultras qui restèrent les derniers éveillés du car. La fin du déplacement sera marquée par les blagues pas drôles du second chauffeur qui n’arrangeait pas grand-chose et par un concours de boisson entre deux mecs venant d’Obernai. Sur les 100 derniers kilomètres du trajet ils ont bu presque trente cannettes chacun, ce qui fit exploser l’alcootest que nous leur avons fait subir. C’était drôle un moment mais c’est comme tout, on se lasse vite. A noter également, une belle gerbe d’une supportrice assimilée CCS, ce qui nous fait dire que ce n’est pas seulement l’alcool qui fait gerber. Le reste ne fut que rangement du matos et bonheur de retrouver enfin un vrai lit.
© Ultra Boys 90 - www.ub90.com - Reproduction même partielle interdite