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Historik : le local

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Il était une fois quelques Ultras qui s’en sont allé quémander à notre cher (et regretté) président Roland Weller un petit espace couvert dans le stade de la Meinau pour entreposer le matériel du groupe.

C’est ainsi que notre cher président nous attribua une pièce (environ 40 m² avec un toit en pente) sous la tribune populaire nord, durant la saison 94/95 (à l’automne 94 pour être plus précis). Cette pièce était remplie de diverses choses (lits, tables, chaises, frigo, matelas, planches de bois etc…), restes du concert de U2 et débarras du club.

Durant la saison 95/96, vu l’encombrement relatif de la pièce (le club nous promettait de la débarrasser…), elle ne nous a servie qu’à entreposer nos bâches, tambours, étendards et peintures. C’est ainsi que le stade devint notre lieu de travail pour la préparation de quasiment tous nos tifos (matériel à disposition, vaste lieu couvert, facilité d’accès, proximité de la tribune et ouverture quasi permanente du stade).

C’est durant l’été 96 que le local a vraiment été aménagé pour devenir un lieu de vie pour après les matches. Il a été entièrement repeint en blanc et 5 tags (« UB90 Strasbourg », « Ultras », « Kaos », « Strasbourg seulement et toujours » et « Shit Squad ») ont été faits. De plus il a été marqué de l’histoire du groupe avec toutes les écharpes existantes.

Tout au long de la saison 96/97, l’aménagement du local a été constamment amélioré avec l’installation de tables, chaises, divans, lits, cuisinière, four, télévision, magnétoscope, Super-Nintendo (« Avec Super-Nintendo, c’est bon »), et même un ventilateur pour aérer nos soirées chaudes. Le local était donc devenu un lieu de vie après les matches, où nous discutions, buvions, mangions des knacks et des pizzas, bref, où nous vivions (il devenait même régulièrement un hôtel pour la section SDF Colmar)

Régulièrement, une vingtaine d’Ultras squattaient ainsi ce local. A l’initiative de la très vieille garde, qui avait par « copinage » avec Weller l’accès aux vestiaires, des joueurs furent invités à passer nous voir pour discuter devant une bonne bière après le match. C’est ainsi que quasiment toute l’équipe (sauf notre « regretté » bordelais Dogon qui refusa sèchement), passa nous voir au moins une fois durant l’année. Chaque joueur en profita pour nous écrire quelques mots sur un mur spécialement aménagé pour cela.

Au rayon anecdotes, retenons les discussions très ouvertes et très arrosées avec Karim M’Ghoghi, Stéphane Collet, Gérald Baticle et David Zitelli. Ainsi que le superbe dessin d’un terroriste corse avec l’inscription « Nostru Populi Vicera » (notre peuple vaincra), signé FLNC – Bruno Rodriguez ! Nous nous rappelons aussi l’immense fête après la demi-finale de coupe de la Ligue contre Monaco où nous avons bu comme des trous avec les stagiaires (notamment Ernest, salut à toi !), qui nous rendaient régulièrement visite de leur centre de formation situé juste à côté.

Durant cette saison 96/97, le local était donc devenu un vrai lieu de rassemblement propice à des chaudes rencontres, et à l’essor considérable du groupe, dans la cohésion et la communion entre les membres (NDC : et non pas « les membrés » comme l’auteur l’avait malencontreusement écrit). Le club ne nous importunait guère, les velléités à notre égard de M. Weissbecker (intendant du stade qui ne nous aime pas du tout, nous et notre manière de faire) étaient vite endiguées par l’intendant du Racing, M. Colin, interlocuteur du groupe par rapport au club.

Puis vint le clash… Weller et sa bande fut virée… et… McCormack et Gardon arrivèrent… Roulement de tambour : TinTin TinTin…

Nous vous épargnons les détails de la machination et de l’imbroglio communicatif, mais sachez que nous avions d’un jour à l’autre, fin juillet 97, un ultimatum de deux jours pour vider les lieux avant que Gardon ne fasse changer la serrure. Résultat : branle-bas de combat (NDC : et non pas « branle-moi » comme l’a écrit par inadvertance l’auteur), déménagement en catastrophe de tout ce qu’on pouvait stocker ailleurs (perte du grand voile « Strasbourg » et de diverses autres choses). Vu le refus de Gardon (Bernard de son prénom), de nous rencontrer pour discuter de tout cela, nous avons été obligés, lors de RCS-Arsenal (match amical d’avant saison), d’ameuter l’opinion, en vue de pouvoir se défendre. Ainsi, nous avions édité un tract, réalisé une banderole « Où va-t-on avec Gardon ? » et fait pression sur ce scélérat avec 30 Ultras en présidentielles. Résultat : une réunion dans la semaine suivante, où il nous expliqua que le local avait été fermé par mesure de sécurité (une bombone de gaz se trouvait à l’intérieur), et le club se refusait à prendre la responsabilité (que Weller acceptait), en cas où il y aurait un accident. Nous avons appris plus tard que Gardon avait été influencé par Weissbecker, et à la fin de la saison, avait reconnu qu’il s’était fait entubé.

Gardon nous proposa alors, en échange, un « local où l’eau ne passait pas et qui était parfaitement sec » dixit Weissbecker. Résultat : nous avons obtenu une sorte de pseudo-local (NDC : coursive selon l’auteur), avec au sol de la terre et des cailloux, et situé sous un escalier du stade, laissant donc passer toute humidité à travers l’interstice des marches. Notre matériel a donc moisi ici (pertes de cartons, feuilles, drapeaux, tissus, bâches, armoires et tables), durant toute la saison 97/98. Nous n’avons réussi à obtenir rien d’autre puisque ces messieurs Weissbecker et Gardon nous certifiaient à chaque fois que ce local était imperméable…

Hors de ces problèmes de stockage, nous avions surtout perdu un lieu de vie, de rassemblement, où le groupe pouvait se retrouver après les matches ou même en semaine. Cette perte vitale dans le groupe a beaucoup joué (ainsi que les résultats médiocres) à la lente décadence du groupe depuis la finale de la Coupe de la Ligue (1997).

Aujourd’hui, nous avons reçu un endroit sec pour stocker le matériel, mais le groupe souffre toujours du manque d’un lieu propre aux UB90 (et non un simple bar, ou une salle de sport…), qui permettrait de se réunir et de devenir un lieu ouvert à de nombreux échanges entre Ultras.

Appel à toutes les personnes pouvant nous aider à trouver ce lieu (possibilité de payer un loyer minime, d’aménager un lieu ou de cohabiter avec une population féminine (ouvertes de surcroît)…), faites-nous signe (soit au stade, à l’adresse du groupe, ou sur le Web), c’est important pour l’avenir du groupe.
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