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Tribune Libre

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Jamais je n'oublierai notre déplacement sur l'île de Beauté. J'ai rarement vécu une telle humiliation (mener 0-1 et jouer à 11 contre 10 dès la 15e minute et finalement perdre 3-1!). Encore plus que le score ou la tournure du match, c'est bien la manière qui fait le plus mal : but contre son camp, 4 défenseurs autour d'un attaquant qui fait ce qu'il veut, pas d'engagement, aucune combativité, aucun jeu, aucun respect du maillot, etc...Mais ce qui m'a sûrement le plus marqué fut l'heure qui suivit le coup de sifflet final. Nous n'avions qu'une envie, celle que tout se termine le plus rapidement possible tout en redoutant le jour où nous saurons que notre club est mathématiquement en D2. Tout le monde était dépité et silencieux. Certains ont craqués, c'est légitime. Quelque part, cela me rassure car c'est la preuve que ces personnes aiment profondément le Racing. De toute façon, d'ici la fin de saison, d'autres personnes craqueront également. Il n'y a pas de honte à chialer et moi-même j'avoue sans aucune gêne avoir eu des larmes à Guingamp. Mais je suis vite passé de la tristesse à la colère. Tous ces dons de soi, tous ces investissements personnels et collectifs qui ne semblent pas porter leurs fruits sur le terrain à cause de mercenaires et de dirigeants aussi hypocrites qu'incompétents. C'est terrible de se sentir impuissant face aux évènements.

Et pourtant, jamais je ne me suis demandé : "qu'est-ce que je fous là?". Car je le sais. Je sais que j'aime ce club, je sais que j'aime le groupe, je sais que j'aime mes potes. Si je suis passionné par le Racing c'est que c'est le club de ma région, c'est qu'il m'a fait vibrer et que des émotions comme ça on ne les oublie pas. Mais comment faire partager cette passion à tous ces jeunes qui vont au stade dans les conditions actuelles ? Je ne mets pas en doute leur attachement au Racing mais il est certain qu'il leur manque ces petits instants magiques que l'on a connus à l'époque du quart de virage ou on pouvait espérer gagner, ou il y avait une communion entre le public et les joueurs, où le Kop jouait tout le temps son rôle de douzième homme. Force est de constater qu'actuellement tous ces jeunes vivent leur passion essentiellement à travers le groupe. Je voudrais tant qu'ils aiment le club autant que je l'aime.

C'est donc une raison supplémentaire pour ne pas s'avouer vaincu. En plus, baisser les bras serait manquer de respect à l'extrême minorité des joueurs qui mouillent le maillot (Ehret, Eggimann, Martins, etc...), à la Vieille Garde par rapport à tout ce qu'elle a fait, aux gars qui les ont rejoints par la suite et qui ont tenu la baraque malgré les coups durs (certains sont encore très actifs aujourd'hui), à tout ceux qui ont apporté leur pierre à l'édifice (même si certains ne sont pas restés longtemps) et à la nouvelle génération (celle de la populaire) qui a beaucoup contribué au nouveau souffle du groupe depuis 2 ans. Ne gâchons pas autant de travail et de potentiel. N'oublions pas qu'il n'y a pas si longtemps on demandait au Club Central de nous prendre des places dans leur bus alors que cette année par exemple nous avons tout fait en bus 100% UB90 (sauf 4 déplacements en J9, voiture et trains) et que ce sont les gens du CCS qui nous demandent désormais des places. Ce n'est qu'un exemple parmi beaucoup d'autres qui prouve que le groupe s'est affirmé davantage. Ouvrez les yeux les gars, ce n'est de la démagogie ou de la mythomanie que de dire que nous faisons partie des groupes qui bougent dans le PUF : encore un grand schelem cette année j’espère, 22 UB90 à Bastia, de nouveaux chants, le retour des torches depuis peu, les 10 ans fêtés comme il se doit, le local qui s'est agrandi (combien de groupes peuvent se vanter d'en avoir un ?!), les bonnes réactions par rapport aux provocations des supporters adverses (cf. Sedan), par rapport à l'acharnement et aux mauvaises intentions des médias et du club, un fanzine de plus en plus complet et apprécié (et il l'était déjà avant!), l'apparition des nouvelles sections, les projets de vidéo, des gadgets de plus en plus nombreux et beaux, la fabrication de nouveaux étendards, le 1er voile du groupe, etc...

Ce n'est donc pas ces connards de joueurs et ces dirigeants de merde qui nous feront abandonner. Nous sommes bien plus solides qu'ils ne le croient. Soyons conscients de notre force. Continuons à nous battre au nom du Racing que nous aimons et au nom de ce groupe qui nous a tant apporté et à qui nous devons beaucoup. Tous à Saint-Etienne le 3 février !!
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