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Kaos on the road : Guingamp

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11 strasbourgeois dont 9 UB90 se sont mobilisés pour ce déplacement pour « là où se finit la terre » (magnifique traduction littérale de « Finistère », on voit le linguiste qui sommeille profondément en moi) . Pendant que Marc prend le train tout seul comme un grand, les 10 autres se répartissent en 2 voitures. On retrouve ainsi dans le bolide Joël, Kibitz, Vin Chaud et deux demoiselles qui font leur premier déplacement (chapeau !) et Jean-Marc, Lekost, Heidi, Seb et Rico dans la diligence.

Nos pilotes ne sachant pas lire les panneaux de direction (et oui, on peut pas tout savoir faire dans la vie), on attend que le soleil se lève pour vérifier que l’Ouest c’est bien à gauche et on quitte la douce capitale alsacienne. On remarque tout de suite que la voiture de Jean-Marc a du mal à dépasser celle de « celui qui aime les grosses bites » (ouais mais Joël c’est un vrai Jacky et il met tout son fric dans sa bagnole). C’est pourquoi, quand cela arrivait, le miracle était fêté comme il se doit avec des pogos sur le conducteur, des chants multiples, des tendus d’écharpes du plus bel effet, des grecques, des turques (néologisme ultra signifiant une grecque à l’envers donc un truc à l’endroit), des suédoises (non c’est pas vrai mais on aurait bien voulu !) et des torches (bon d’accord, on les a pas cramées dans la voiture mais on les tenait quand même à la main sans se cacher le visage et ça malgré les caméras des RG qui étaient dans le cendrier). Jean-Marc ayant la mauvaise idée d’ouvrir une boîte de munster datant de la dernière fois ou Proisy a fait quelque chose de bien (on l’a testé au carbone 14 mais ça a rien donné, ça remonte trop loin), des Ultras décident de quitter leur équipe (bande de mercenaires !). Ainsi, on organise des transferts d’UB90 entre les voitures et Heidi qui a remplacé Vin Chaud dans « la voiture qui va vite » monopolise tellement la conversation qu’on le menace de trucs pas bien du tout et on lui demande de se taire et de dormir. Incapable de faire ces deux choses en même temps, il est vite remplacé par Lekost, ce qui n’est pas forcément plus judicieux vu la délicatesse avec laquelle il fait connaissance avec les deux demoiselles («eh les filles, c’est quoi vos fantasmes ? »).

Les arrêts sont rares mais mouvementés. A la pause pique nique par exemple, on assiste à un remake de « la Guerre des Etoiles de la Guerre » entre Heidi Vador et Obiwan-Rico-bi armés tous deux de poteaux de parasol. C’est la force obscure qui l’emporte largement et qui fait subir au vaincu une visite au parasol de son trou obscur. On sait parfaitement que Joël voulait aussi jouer mais il aurait fait exprès de perdre pour goûter au côté obscur de la force et comme on est pas des tricheurs on aurait refusé. Le deuxième arrêt est l’occasion de faire la traditionnelle photo avec bâche et torches. Malheureusement, le pompiste à moustache de chez Esso joue son frustré sexuel et prend peur. Il téléphone aux gendarmes déclarant qu’ « il y a des jeunes qui foutent le bordel » dans sa station. Si on avait voulu vraiment foutre le bordel, je crois qu’il aurait appelé la marine et l’armée de terre appuyée par des renforts aériens ! Il nous reproche également d’avoir brûlé les torches trop près de ses pompes (y’avait au moins 50 m, faut pas charrier !). Cela provoque l’énervement de Lekost et Vin Chaud (ça fallait pas les louper, c’est du grand show à l’Américaine). On discute calmement avec les flics qui comprennent très bien qu’on a rien fait de vraiment méchant et ils nous laissent repartir sans problème. Déjà qu’on boycotte Total/Fina à cause de l’Erika et Elf à cause des malversations financières, si maintenant on va plus chez Esso, on va devoir rouler au jus de betterave voire pire, à l’alcool (quel gaspillage !).

Pour les 150 derniers km, Heidi et Jean-Marc s’essayent à la conduite en duo. Bien plus dangereux que la conduite accompagnée, cela consiste à conduire à deux : un qui tient le volant et s’occupe des pédales, et l’autre qui change les vitesses. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, cela ne venait pas d’un délire mais d’une incapacité d’Heidi à passer les vitesses ( ouais mais y’a pas de point mort dans son boîtier et la 1ère est au même endroit que la marche arrière...).

On arrive quand même au stade du Roudourou où on est rejoint par Marc. Une des deux demoiselles propose de cacher une torche dans sa poitrine. On se propose alors tous pour l’aider dans son excellente initiative (même Joël alors que bon...). L’idée est finalement abandonnée : il y aurait eu trop de gars volontaires pour la récupérer une fois au stade et ça aurait pas fait très discret. On accroche les bâches UB90 et New Spirit ainsi que le munster. A part 3 joueurs, tous les autres nous ignorent lors de l’échauffement. Pendant la lecture de la composition des équipes le speaker nous gratifie d’un « Bouloumbaya Luyundula ». On chante et bouge durant toute la première mi-temps. Certains se mettent même torse nu mais se rhabillent assez vite vu la tournure du match et surtout le temps ( « il pleut jamais en Bretagne, juste un peu de crachin » qu’ils disaient les flics). Le Racing marque le premier, on saute alors tous du mur pour grimper au grillage, enfin tous... 3 sur 11 ( ouais mais faut comprendre sans cordes ni baudrier, 2m c’est quand même dangereux). On prend ensuite 2 buts et on enregistre la 8ème défaite en 12 rencontres. En face, le Kop Rouge nous a très agréablement surpris en chantant continuellement même à 0-1. On remercie au passage les quelques joueurs qui nous salueront ( 4, pas plus). On attribuera enfin un Molière du meilleur acteur à Peguy Luyundula qui, comme après chaque défaite, a fait son caliméro, ses deux mains sur le visage pour cacher des larmes qu’il n’arrive pas à faire couler. La prochaine fois, on préférera que tu jettes un coup d’œil vers notre tribune (et non vers les caméras) et que tu nous fasses un petit geste de la main (si tu pouvais éviter le fuck, ça nous arrangerait). Quelques mastres sont venus nous charrier, on les laissa s’amuser sauf un qui voulait jouer au chaud avec son sweat acheté par sa maman à la Redoute et à qui on demandera s’il viendra à Strasbourg pour le match retour. Il est parti aussitôt sans rien dire, j’imagine que ça veut dire non.

Le mercato continue à la fin du match avec un échange Marc/Heidi, ce dernier préférant rester en terre bretonne pour goûter aux moules et crustacés (y’avait d’la meuf à draguer quoi). Les dix autres compères arrivent à lâcher un breton marseillais qui les sucent jusque dans leurs voitures. Le retour est long, une bagnole se fait contrôler à un péage (on avait planqué la drogue dans les cadavres enfouis dans le coffre de la voiture volée alors ils ont rien trouvé) et on arrive à Strasbourg au moment où le jour se lève (l’Est c’est bien à droite de la carte) avec l’impression du devoir accompli dans des conditions que peu de gens nous envient.
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