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Kaos on the road : Troyes

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Départ des plus chaotiques avec vidage de tripes dès midi pour certains (c’est juré, demain j’arrête l’alcool), arrêt en plein Strasbourg pour vérifier qu’on a bien nos bâches et retour sur la Meinau pour récupérer quelqu’un qui devait venir et qui n'est pas venu mais qui est quand même là. Le chauffeur, qui aime pas le foot, fait déjà la gueule, c’est un bon début. L’ambiance dans le bus est bonne sans être exceptionnelle, Heidi tout en parlant allemand avec des Ultras de Fribourg aide Clipo avec ses devoirs d’anglais (quelle confiance aveugle ces NS !), Rico enfile sa combinaison antiatomique, Fred échange 2 canettes de Guinness contre une seule en retour (faudra veiller à ce qu’il ne s’occupe pas de la vente des gadgets celui-là, on risque de perdre beaucoup d’argent) et nous arrivons dans la magnifique technopole qu’est Troyes.

Le temps de taper le ballon sur le parking et les CRS interviennent déjà avec leurs gros sabots parce qu’il ne faut pas jouer au foot sur un parking vide car on risque d’abîmer des voitures qui ne sont pas là. Puis on entre dans le stade après une fouille extrêmement poussée, orchestrée par des flics peu courtois et agressifs. Nous bâchons tranquillement (à noter que nous sommes les seuls). Alors que nous discutons paisiblement devant la buvette, la sécurité nous agresse et nous ordonne de vider nos poches. Là ces cons annoncent qu’ « il y a des tags racistes avec une étoile juive dans les toilettes » et que c’est tout récent, les traces de marqueurs étant fraîches. Devant ces accusations, on se précipite pour aller voir et là on tombe sur « DB90 » (ils sont venus quand ?) avec une étoile de David au milieu. Le temps d’expliquer à ces imbéciles qu’on est UB90, pas DB90, et qu’en plus une étoile juive n’a rien de raciste, ces pecnots ne reconnaissent pas leur erreur. Lamentable. On devra ensuite essuyer des menaces de charge en cas de torches et notre capo se verra même dire qu’il se fera embarquer s’il lance des chants racistes. Voilà un des premiers effets de la tempête médiatiques du mois d’août sur de frêles esprits dans des corps de soûlards.

Malgré la faible prestation de nos joueurs à 11 contre 9 (victoire difficile 0-1 sur penalty), les chants seront soutenus jusqu’au coup de sifflet final. Trois joueurs seulement nous salueront de loin (ou peut-être étaient-ils en train de s’étirer ? On ne le saura jamais). Des chiens viennent nous empêcher d’approcher près du grillage, chiens que les flics avaient du mal à maîtriser, ce qui est une honte. Pendant ce temps, un troyen a du mal à digérer la défaite et après nous avoir harangués avec ses douze écharpes, le voilà qui s’en va cogner un stadier jusqu’à ce que les CRS réagissent et aillent l’arrêter, pour ensuite le relâcher (que voulez-vous, c’est un troyen fair-play, pas un nazi strasbourgeois !).

On quitte le stade sous des « Strasbourg en D2 » et autres vociférations des fidèles du Big Dil ou du Juste Prix. Retour en Alsace dans la joie et l’allégresse avec passage de tous les vieux chants sous la direction artistique de Vin Chaud dans toute sa splendeur puis le bus s’endort peu à peu en laissant derrière lui les flics troyens qui voulaient se la jouer Robocop mais qui ne valaient pas plus que Derrick et Inspecteur Gadget réunis.
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