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Kaos on the road : Bordeaux

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Départ à 2h du matin pour une trentaine d’UB90 (ainsi que la section Furet quasi au complet) en direction de Bordeaux, là où il fait bon vomir et boire de l’eau. A noter que le bus provenait d’Allemagne avec à son bord 8 Phönix Sons et, forcément, 2 chauffeurs allemands (je me serais bien proposé comme chauffeur mais personne n’aurait voulu). Ces derniers ont l’étrange idée de passer par Mulhouse et le centre de la France au lieu de prendre l’autoroute vers Paris. Mais bon le plus important était d’arriver en terre girondine. Encore faut-il que nous y arrivions en entier, petit détail que les chauffeurs ont semble-t-il oublié au vu des nombreux demi-tours sur les voies express à 4h du matin. Pas trop de morts sont à déplorer et on continue notre chemin. Les Furets chantent dans le bus jusqu’à ce que le soleil se lève alors que les Ultras roupillent pour mieux s’égosiller au stade.

A un des premiers arrêts, il est décidé de visiter une station service (relisez un des articles du Goujon n° 39 sur le pillage des stations et réfléchissez un peu plus la prochaine fois s’il vous plaît) mais pas une seule n’est en vue. Normal, on est en pleine campagne entre Cressans et Deux-Chaises. Il est quand même décidé de descendre du bus pour prendre l’air. Jack et quelques autres gars dépouillent la boulangerie du hameau où l’on s’est arrêté, Heidi prend un bain de 8h dans de l’eau à 5° (enfin ça c’est pour la tchache, en vérité y’a que ses chevilles qui ont joué au Grand Bleu), et Gauthier court, tel un vieux sans sa canne, après un ballon de foot qu’il ne touchera jamais. Puis on regagne le bus.

Durant le reste du trajet, on se prête des magazines de cul (moi j’aimais bien celles qui se pissaient dessus où la vieille qui se faisait farcir la chambre noire). Ça donne des idées alors on déshabille Chonchon pour présenter ses poils d’ours chauve à deux demoiselles qui refusent de tourner leur regard vers cet individu à la nudité ambulante (par timidité ? par peur de voir la tête du monstre du Loch Ness ? à cause de l’odeur ?). Enfin bref, on lui a donné un bon coup de main pour qu’il se fasse une amie mais ça a pas marché. Ça fait rien, Chonchon, on est prêt à recommencer pour t’aider, tu peux compter sur nous…

Les chauffeurs s’arrêtent une dernière fois au bord de la route pour faire une petite pause. De notre côté, pour faire fructifier le capital énergie produit par les caisses de bières gracieusement offertes par les Phönix Sons, on envahit un hôtel et on organise un foot sur la pelouse tandis que d’autres investissent les balançoires. La propriétaire des lieux nous regarde profiter de son jardin sans dire un mot (mais même si elle en avait dit un, je crois pas qu’on l’aurait entendu).

On arrive enfin sur les coups de 19h à Bordeaux. Malheureusement, on a aucune escorte si bien qu’on se paume dans les ruelles près du stade et le bus est même bloqué à cause d’une voiture mal garée. Les Allemands descendent et la déplacent sous l’œil bienveillant des flics et on arrive enfin aux abords du stade.

Ils nous font poireauter encore une demi-heure dans le bus et nous laissent descendre un à un après nous avoir fouillés très méticuleusement (2 flics pour fouiller un seul gars et fouille corporelle en règle pour les Girls). Au stade on subit une deuxième fouille. A l’échauffement, on tend une banderole « Tous coupables » à l’attention des joueurs suite au non-match de leur part lors de RCS-Metz à huit clos quelques jours auparavant. Malgré les deux fouilles, on crame 2kg de chlorate à l’entrée des joueurs avec drapeaux et étendards. On chante durant tout le match malgré la défaite et seuls 3 joueurs viennent nous saluer (et encore, à 50m). Une cinquantaine de supporters qui font 1000 bornes pour soutenir leur club malgré l’assurance d’évoluer en deuxième division l’année prochaine et aucune reconnaissance des joueurs, c’est tout simplement lamentable (NDC : comme le fera remarquer Christian des Phönix Sons d’une façon très « directe »). Côté bordelais, à part les habituels drapeaux et une belle grecque en deuxième mi-temps, c’était pas génial du tout.

A la sortie, les CRS nous matraquent et embarquent Kenny à cause de la chlorate. Nous refusons de partir tant que notre ami n’est pas relâché et une demi-heure après nous le récupérons après de nombreuses négociations. On se tape encore 1000 bornes en bus et on arrive à Strasbourg vers 10h30 avec notre avenir en D2 assuré.
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