Kaos on the road : Valence
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Toujours en lice en coupe de France, le Racing joue à valence pour un 8ème de finale qui s'annonce particulier à plusieurs égards : le week-end précédent, la mafia (pardon la ligue) avait retiré 3 points au club suite à l'affaire du pétard qui a défigure et rendu sourde à vie Nelly. S'ensuivit une nouvelle défaite à domicile face à Guingamp... Bref nos derniers espoirs de D1 sont désormais envolés. Autre particularité, Valence c'est encore moins loin de Saint-Étienne que Clermont-ferrand.
Petite mobilisation pour ce déplacement décalé à vendredi soir (merci qui ?) puisqu'une vingtaine d'UB90 garnisse le mini-bus (ben ouais y'en a qui bossent...). Le départ a été fixé a 8h du mat' suite a la mésaventure de Clermont où les chauffeurs roulèrent comme des escargots et nous firent louper le début du match. Manque de pot, nous sommes tombés sur des chauffeurs super-soniques ce qui fait que le trajet est vite fait. Total en début d'après-midi nous nous retrouvons dans une station service que nous squatterons pendant trois heures. Largement de quoi visiter les charmes bucoliques du lieu. Nous constatons qu'une ancienne locomotive datant de la dernière guerre porte toujours nos tags qui datent d'un ancien passage de nos troupes dans le coin (NDC : yep c’est moi qui l’ai fait !). D'autres Ultras lézardent autour d'un lac des cygnes qui fut le théâtre d'un énorme délire entre Hugo, Lekost et Conan. Ne demandez pas quels acides ils ont consommés mais ils ont quand même vu Saturnin, le célèbre canard, charger une horde de stéphanois et les foutre direct a l'eau, quel canard ce Saturnin ! Dany quand a lui se fit engueuler par une brave dame parce qu'il effrayait des bébés cygnes (achting’s !), mais il se montra moins agile que Lekost quand il s'agit de traverser le guet de la rivière en crue (« y'a que les vrais Ultras qui y arrivent »). Sur ces festivités campagnardes, il fallu bien décoller pour Valence.
Nous arrivons dans un stade très cher à Marilyn Monroe (pompompidou !...désolé...), accueillit par une division entière de CRS. La sécu se montra chiante et nous interdit de rentrer drapeaux et étendards. Nous bâchons dans un stade relativement pourrave (à l'image de ceux que nous visiterons l'an prochain) où l'ambiance bon enfant sera assurée principalement par les cow-boys (c'est le nom du groupe Ultra local, mais y'avait pas des mecs à chevaux avec des stetsons !) qui en guise de tifo cramerons pas mal de torches. Ils bougerons bien tous le long du match, agitant notamment des drapeaux. Notre contingent sera renforcé par quelques personnes venus en voitures (notamment des furets) et par Heidi (venu en train) qui avait une folle envie de visiter la ville. Il a emporté avec lui un chef d'œuvre d'art pictural, une œuvre avant-gardiste qui exprimait notre révolte face à une institution chargée d'organiser des compétitions de football dans le pays de Voltaire et de Montesquieu (pour les incultes et les profanes, c'était un drap ou il y avait écrit « LNF on t'encule »). Troublé par la beauté envoûtante de l'œuvre accrochée au grillage, le délégué de la ligue tenta de la subtiliser (ouh le vilain !) mais Heidi et ses amis, ne voulant pas laisser l'œuvre de toute une vie entre de si mauvaises mains parvinrent à la récupérer avant le malandrin et à la brandir à chaque corner à la face du monde entier. Estimant probablement l'œuvre un tantinet provocatrice et choquante pour un public peu préparée à un tel choc culturel, les stadiers et les CRS chargèrent notre secteur pour récupérer l'objet de tant de controverses. Bel élan de solidarité dans nos rangs où tout le monde fit face aux censeurs. Après quelques palabres et un beau bordel, les forces de l'ordre se retirèrent avec la promesse de ne plus exhiber la toile, mais sans l'objet de leur convoitise. Cet épisode montre simplement les notions de démocratie de la ligue, notamment au niveau de la liberté d'expression dans les stades... et après, ce sont les groupes Ultras qui sont assimilés a des organisations fascisantes ! Sinon pas grand chose à signaler. Chants constants de notre part et bon match du Racing qui se qualifie face à une bonne équipe de National. Bonne participation des joueurs au niveau des salutations et des jets de maillot (on note un progrès certain a ce niveau) et encore bravo à Fred pour son très beau geste (NDC : il a offert un maillot d’un joueur du Racing qu’il venait de recevoir à un jeune handicapé).
Nous quittons le stade avec pour escorte une quinzaine (!) de véhicule de CRS (bus, fourgons, etc...). Le bus s'endort tranquillement lorsque survint l'épisode paranormal du déplacement. Un truc vraiment hallucinant mais (hélas pour les Stéphanois en cause) totalement véridique. Nous sommes à peu près a 200 bornes au-dessus de Lyon lorsque certains nous alertent d'un truc bizarre, trois voitures immatriculés à Saint-Étienne nous suivent depuis Valence. Diantre mais que nous veulent-ils ??? Appels de phares, clignotants ... ils désirent visiblement nous rencontrer, probablement pour avoir des autographes de Heidi notre artiste décadent. Malgré un certain lobbying de certains (Sophie qui voulaient faire pipi et Dany qui avait le chocolat au bout des lèvres) nous continuons quelques km. C'est alors que les désœuvrés stéphanois passent à l'action. Guets-Apens et jets de pierres sur le bus se succèdent à la grande frousse du chauffeur qui commence à paniquer. Dans le bus nous faisons les comptes, certains veulent descendre pour en découdre avec ces mécréants mais les Stéphanois sont une quinzaine (probablement armés quand on connaît la loyauté légendaire des verdâtres) et nous sommes 7-8 à pouvoir réellement faire face. Nous décidons donc sagement de ne pas s'arrêter. Certains nous qualifierons de lâches, mais il ne faut pas rêver... ce soir là on avait pas les moyens de faire face à une bande de malades mentaux (y'a pas d'autre mot à mon avis pour qualifier des gars qui font 700 bornes aller-retour pour balancer des caillasses à un bus...) et la sagesse a donc prévalue. Ressentant probablement une certaine lassitude face à ce jeu stupide, les mongoliens cessèrent la poursuite et Sophie put enfin faire pipi... Retour vers 6h du mat d'un déplacement mouvementé avec la joie d'une qualification en quart de finale de coupe de France... De quoi apporter une petite émotion dans cette saison pourrie ! |
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