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Kaos on the road : Liverpool

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Après la superbe qualification contre Glasgow voilà que ce présentait à nous un autre monstre du football britannique, j’ai nommé le Liverpool FC. Le match aller étant sûrement un des plus beaux du Racing de ces dernières années, nous étions prêt à faire face à l’enfer d’Anfield Road. Je vous propose à présent de suivre les péripéties des strasbourgeois ayant fait le déplacement au Nord de l’Angleterre.

Le départ des quelques 300 strasbourgeois (5 cars du CCS et 1 des Blueje Kempfer) était fixé au lundi soir à 19h30. Une agitation inhabituelle régnait sur les bords du Krimmeri. Les cars arrivant au compte - gouttes, la répartition ne fut pas très facile mais rapidement tout rentra dans l’ordre. Dans le bus N°1 (qui était réservé) on retrouva tout ce qui ce fait de mieux dans la faune locale. C’est à dire nous les UB90 (une quinzaine), les frères Rinner, la vieille garde du CCS et tous les ivrognes de la région. On retrouva également les 400 canettes habituelles, plus des invités surprises (whisky, armagnac et j’en passe). Tout ce beau monde pris la direction de Calais à travers des routes françaises encombrées, grève des routiers oblige. La nuit tombante rappela aux occupants du car n°1 que c’était l’heure de prendre un apéritif bien mérité. Cet apéritif traîna un petit peu en longueur (6 heures) mais personne ne s’en est plaint. On regrettera seulement que le bus de dispose de matériel destiné à l’évacuation de certains fluides corporels, bref il n’y avait pas de chiottes dans notre bus. Au contraire de tous les autres bus mais qui eux n’en avait pas besoin, car il ne buvait pas où alors un Vittel fraise et encore à plusieurs. Pour palier ce manque les bouteilles d’eau amenées à bord trouvèrent leur utilité (NDC : il faut être super bon viseur n’empêche). Seules quelques poses entrecoupèrent notre apéritif nocturne et nous permirent de visiter (NDC : de piller !!) les stations - services. On remarquera le goût très sûr de Boris dans le choix de ces mets.

Après une traversée de la France des plus tranquille, le convoi strasbourgeois va utiliser pour la première fois un nouveau moyen de locomotion : le tunnel sous la Manche. Après un arrêt au duty - free (NDC : assez avantageux pour les fumeurs) et une rencontre avec des supporters de Bilbao des plus excentriques (des skinheads, des punks, des toxicos, tout cela dans le même bus bonjour le mélange), nous rentrons dans notre wagon. Le voyage est très court et franchement chiant. Le Shuttle permet de se rentre très facilement en Angleterre mais enlève le charme d’une bonne grosse gerbe dans un bon vieux ferry. Après les traditionnels bouchons londoniens, ne nous arrêtons sur une aire de repos tout près de Birmingham. Et là nous rencontrons encore six cars de supporters de Bilbao. Cette fois - ci , les basques ont l’air plus « gentils » et des échanges d’écharpes auront lieu. La route se poursuit, et nous arrivons à Liverpool, cité minière du Nord de l’Angleterre vers 14h.

A la sortie des cars, plusieurs groupes se forment. D’un coté les alcooliques qui vont écumer tous les pubs de la ville, de l’autre ceux qui veulent en voir un peu plus que le bout de leur pinte. Nous UB90 sommes de ceux - là, et nous nous regroupons (une quinzaine) pour partir à l’assaut de la ville. Les priorités sont les magasins vendants des articles de foot et les fast - food (autant pour la cuisine que pour les WC chauffés). On remarquera notamment Boris qui au bout d’une dizaine de canettes (plusieurs packs sont sortis du bus avec nous) ne cessera d’importuner les indigènes locaux. Vers 17h nous décidons de prendre la direction du stade et comme nous sommes trop pauvres pour nous payer le bus, nous y allons à pied. Quelles péripéties mes amis pour trouver le stade (digne d’un film de Buster Keaton). Après s’être fait aiguiller environ 23 fois par des passants, des flics, des mulhousiens habitants Liverpool, j’en passe et des meilleurs, nous trouvons la direction du stade. On passera sur les lâcheurs qui se sont fait emmener en voiture par une gentille anglaise (NDC : c’est pas solidaire les gars !!). Bref, nous arrivons au stade sur les coups des 18h30.

Premier endroit visité, la boutique officielle du club. Supermarché serait plus approprié comme définition (NDC : vous n’avez qu’à regarder le catalogue que des gens ont ramené), tant cette boutique est superbe. Pour l’anecdote on remarquera : les slips Liverpool FC, le sac de couchage, les rideaux et les balles de golf. Par la suite, nous ferons un petit tour chez les vendeurs à la sauvette et nous nous recueillerons sur le mémorial des morts de Hillsborough. Nous prendrons également quelques photos sous le porche où se trouve l’inscription « You’ll never walk alone », puis nous patientons jusqu'à l’ouverture des portes.

Anfield est vraiment magnifique (malgré les travaux sur une tribune) et la tribune du Kop très impressionnante. Les joueurs s’échauffent à deux mètres de nous, et on n’a pas l’impression d’être dans un stade alors que justement cela devrait toujours être comme cela un stade de foot. Seul problème pour nous ultras, quand il n’y a pas de grillage, on ne peut pas accrocher les bâches (on se contentera de les tendres sur des sièges). Autre grand moment, l’entrée des équipes sur le terrain avec au début une petite musique diffuse puis une clameur qui s’élève des tribunes et tout le stade qui se lève pour chanter l’hymne (national ?) à la gloire de Liverpool, le « You’ll never walk alone ». La musique se coupe et tout le stade reprend en cœur le refrain, tout cela pendant que le Kop se pare de centaines de drapeaux, d’étendards et d’écharpes. Superbe, à vous donner la chair de poule. On ne reviendra pas sur le match et la résistance strasbougeoise tant notre surface de réparation ressemblait à Fort Alamo. Lors de ce match nos joueurs ont été héroïques. A la fin du match, ils sont venus nous voir (à 1m50 c’est plus sympa que dans les stades français) et Ismaël a jeté son maillot. Des échanges d’écharpes ont eu lieu dans le stade et en dehors avec les supporters anglais qui voulait garder un souvenir de Strasbourg (nous on l’aurait pas fait !!).

Le retour dans la capitale alsacienne fut très agréable malgré le conflit opposant le car n°1 (le notre) est celui des papys et mamys désirants rentrer le plus vite possible pour ne pas rater Philippe Risoli à la télé le lendemain. Ils trouvaient que l’ont s’arrêtait trop souvent et que l’ont traînaient pendant ces arrêts (il faut bien évacuer la bière un moment ou à un autre, non ?). Les arguments des papys étaient fort peu convaincants (on a même entendu dire que nous n’étions pas des vrais supporters, comme eux qui sont à la Meinau chaque dimanche ?!?! Cherchez l’erreur !). Le car des mamys à préférer partir en trompe pour nous semer (mais il fut bien vite rattrapé, une rangée de cul venant ponctuer les retrouvailles). Bref un chouette retour, pour un match et une ambiance de toute beauté. J’en connaît déjà qui regrette de ne pas y être allé ....
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