Qui sont-ils ? Les Irriducibili Lazio
Retour au fanzine
On continue notre tour d’Europe des Ultras, avec les derniers représentants de la Curva Nord de la Lazio.
Les « Irréductibles » romains ont vu le jour en 1987. Ce nouveau groupe Ultra pris place dans le virage nord au côté des Eagle’s Supporters. Comme leur devise l’indique (« ovunque e comunque ») (NDC : c’est clair non ?), leur but est de suivre la Lazio partout et de l’encourager un maximum. Au début, ils eurent bien du mal à se développer à cause des problèmes relationnels avec les Eagle’s Supporters, ainsi que la police qui appréciait modérément la naissance d’un groupe extrémiste. Mais suite à la dissolution des Eagle’s Supporters en 1991, ils devinrent le nouveau moteur de la Curva Nord du stade Olympico de Rome. Ils sont ainsi passés de 50 personnes en 1987, à plus de 5000 membres actuellement (NDC : pas mal la progression). Leur fanzine (« La Voce della Nord ») est passé de la simple feuille qu’on distribue dans la tribune, à un magazine en papier glacé vendu dans tous les kiosques de la ville. Par ailleurs, ils animent une émission de radio hebdomadaire consacrée à la Lazio et à ses supporters. Leur emblème est Mr Enrich, qui est un des héros du film culte Orange Mécanique (NDC : cela me fait penser à un patch ...). On le retrouve sur tous les gadgets du groupe ainsi que sur plusieurs étendards qui ont fait le tour des stades européens.
Les Irriducibili ont développé une mentalité innovatrice dans tous les domaines. Eux-mêmes disent avoir une philosophie « de l’au-delà » (NDC : rien que ca !!), c’est à dire penser à faire toujours mieux sans se soucier des autres. Pour résumer leur mentalité, on peut dire qu’elle se base sur l’originalité, l’ironie, et surtout la grande fierté d’être romain. Leur concept de base est que le groupe est une grande famille où l’unité est le maître mot (NDC : putain comme c’est beau !). Ils furent ainsi les premiers à organiser des tifos représentant des monuments de la ville, et ils furent également les premiers à défiler en cortège derrière la bâche en déplacement. Au début des années 90, les Irriducibili changèrent complètement leur façon de supporter l’équipe. Ils rangèrent la mythique bâche de 10 mètres et les mégaphones, pour les remplacer par des étendards et des drapeaux dans le bas du virage. Cette manière de « tifare » à l’anglaise leur était inspiré par l’ex Brigate Gialloblù de Vérone. On pouvait ainsi voir de multiples étendards aussi colorés qu’originaux, avec comme par exemple : « I don’t want mineral water », « Lazio, the religion », « Civis Romanus Sum » (je suis un citadin de Rome), etc ... Pendant plusieurs années, cela a bien marché, car lors des grands matchs quasiment une personne sur trois ramenait un drapeau ou un étendard dans la tribune. Malheureusement par la suite, les Irriducibili ont été accusés par beaucoup d’être trop proche de l’Angleterre et d’oublier leurs racines italiennes (notamment après un match Italie-Angleterre). En même temps, la plupart des tifosi de venaient plus au stade avec drapeaux et étendards, ce qui rendait la tribune de plus en plus triste. C’est pourquoi le bureau directeur du groupe a décidé de remettre au bas du virage et en déplacement la fidèle bâche de 1987. Un autre reproche que l’on pouvait faire aux Irriducibili était leur trop faible mobilisation en déplacement. Certes, le nombre de matchs joué par la Lazio en une saison est important, certes le nombre d’interdit de stade est important dans le groupe (NDC : les supporters de la Lazio ont une violente réputation) mais cela n’explique pas tout.
Le match le plus important et plus spectaculaire de la saison reste bien évidemment le derby contre l’AS Roma. Il est toujours le théâtre de splendides chorégraphies de deux côtés, ainsi que d’ironiques banderoles attisant l’éternelle rivalité entre les deux clubs. Historiquement, la Roma étant le club des classes populaire de la ville, tandis que la Lazio représente la bourgeoise romaine. De plus globalement les deux Curva sont également séparés politiquement : la Roma est à gauche (bien que l’on trouve des groupes d’extrême-droite comme l’Opposta Fazione dans la Curva Sud), tandis que les Irriducibili ont toujours été de droite (NDC : voire même plus ...). Pour ce qui est des tifos, les laziali surprennent toujours et on se demande à chaque derby ce qu’ils vont encore pouvoir imaginer. La plus belle chorégraphie qui a été faite (selon eux) était la représentation du système solaire sous formes d’immenses ballons gonflés lors du derby de la saison 95-96. Pour l’anecdote ont notera que des membres des Irriducbili étaient déguisés en astronautes et que Coca-Cola se servit de tifo pour faire une pub pendant l’Euro 96. Une des grandes spécialités des Irriducibili est la confection de banderole pour les avants-match, avec des slogans souvent bien senti. Morceaux choisis :
- « Uomo libero ? No, tifoso ! » (Homme libre. Non supporter !)
- « Non diremo mai si signore » (Nous ne dirons jamais oui monsieur)
- « Ma quale onore, ma che mentalità, pensa solo a copiarmi e non ti lamentà » (Mais quel honneur, mais quelle mentalité, pense à me copier et te lamente pas)
Une autre particularité des Irriducibili est leur haine pour les flics depuis que lors d’un déplacement à Naples, ils durent subir plusieurs charge de la part de la police sans aucune raison alors qu’il y avait des enfants et des personnes âgés avec eux. Pour protester contre la violence gratuite de la police, lors du dernier derby il n’y eux aucun tifo des deux côtés. Le CUCS de la Roma a même accroché une banderole « I colori ci dividono, un grido ci unisce, guardie infami !! » (les couleurs nous séparent mais un cri nous unis : policiers ordures !!). au niveau des relations avec les autres groupes, les Irriducibili respectent les véronais et sont jumelés avec l’Inter. Les rivalités les plus fortes sont avec la Roma, Milan et Naples. |
|